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Le palais Bahia, la brillante au cœur de Marrakech

Une structure qui honore la magnificence d'une époque révolue et le talent inébranlable des artisans marocains.

Destination touristique par excellence à Marrakech, l'opulent palais de la Bahia est le résultat des luttes de pouvoir entre un père et son fils, tous deux grands vizirs des sultans marocains et désireux d'asseoir leur autorité tout en abusant des avantages de leur position.

Bien que le palais ait un caractère intemporel, rappelant les splendeurs de l'Orient ou de l'Andalousie, il a été construit en 1866, sous le règne du sultan Hassan Ier (1836-1894). Situé entre le Palais Royal, la Koutoubia et la place Jemaa el Fna, cet édifice de près de 8 000 mètres carrés abrite le plus grand et le plus prestigieux riad de la ville à l'époque.

De père en fils, une lignée d'ambition


Si Moussa en fut le premier propriétaire. Son fils Ahmed ben Moussa lui succède en 1894 et assume à l'âge de 16 ans le rôle de régent du jeune sultan Abdelaziz ben Hassan. Il dirigea le Maroc jusqu'en 1908. L'homme connu sous le nom de "Ba Hamed" disposait d'un pouvoir illimité grâce à sa régence, qu'il utilisa pour achever la construction du palais que son père lui avait légué. Il s'y installe alors pour y mener la vie de ses rêves et offrir à la cité ocre un joyau architectural qui met en valeur le meilleur de l'artisanat marocain.

L'édifice, dont la construction a duré quatorze ans, compte cent cinquante pièces, d'innombrables cours et jardins intérieurs, un réseau labyrinthique de passages, une école coranique, des hammams, un harem, des écuries, etc. Les meilleurs artisans de l'époque ont orné l'édifice de plafonds en bois de cèdre peint et enluminé du Moyen Atlas, de marbres d'Italie et de Meknès, et de faïences de Tétouan.

Des caprices du pouvoir à ceux du cœur


Ba Ahmed y résidait avec ses quatre épouses officielles. Il gardait le spacieux riad pour son propre harem, composé de 24 concubines et de leur nombreuse progéniture. Il aimait s'y détendre près d'un jardin qui semblait tout droit sorti d'un conte de fées, rempli de lilas japonais, d'orangers, de grands cyprès, de bananiers et de géraniums. Au milieu de l'opulence qui l'enveloppait, il nourrissait une prédilection, une amante préférée, la plus exquise de toutes. Il décida de nommer son palais Bāhiya, ce qui signifie "brillant".

Après sa mort en 1900, le palais est laissé à l'abandon. Ce n'est qu'après la signature du Protectorat français sur le Maroc que le général Lyautey, séduit par le charme aristocratique de l'édifice, décide d'en faire sa résidence personnelle à partir de 1912.

À partir de 1930, le palais de la Bahia est transformé en musée d'art qui présente, outre son architecture et ses décorations, des collections d'artisanat du sud marocain, de tapis, de bijoux, de costumes, de poteries, d'armes anciennes et de cuirs ouvragés.

Le palais est aujourd'hui ouvert à la visite moyennant une somme modique. Une visite essentielle si vous souhaitez découvrir le Marrakech de l'époque.

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